Mes Lames de Tannage. Slam

Qui es-tu ? Pourquoi me demandes-tu d’où je viens
Quand c’est toi –même qui m’a désarmée de mes armes de chasse ?
Territoire… Territerre terrimaterre terrirame terrame terripagaie-moi
La vie l’existence entre les lignes de ma sale ignorance sur mes propres terres !
Terrislamme-moi la preuve que tu en connais plus que moi-même
Enterre-toi les épreuves de mon holocauste et de mes derniers vestiges territoriaux !

Fais-toi des bibliothèques des archives sur le prologue – préface-toi l’oralité de ma mémoire la territorialité de ma langue pendue aux dernières cimes identitaires
Alors ne t’étonne pas si je te rappelle que JE ME SOUVIENS je me souviendrai
À l’évidence toi-même tu te caches un regard fuyant les loups de ma colère…

Nunavikopolis par David Gaudreault il y a enfin quelqu’un qui a compris
Le nom des cours d’eaux du littoral des douleurs du cœur de mes préoccupations.
L’ignorance est funèbre où est la différence ? je suis zèbre de langue et
Couleurs de peaux je suis blanche l’hiver et brune la terre je me mets à me la taire
Et le ciel sont scindés en deux brises rives frêles couchées sur l’éternel éther délibéré.

Je les aurais faites miennes aux mains soufflées de Jouvence
Mais voici on vit mieux sur tes villes que sur tes réserves mon PEUPLE surpeuplé
En ses propres demeures délabrés villages renfermés

Quoi ? Tu te prends pour le castor avec tes barrages tu te prends pour l’orage
Pour détourner les rivières cesse donc de te croire maître des étendues sauvages
Et reconnais donc notre existence !
Car plus rien n’existera… Plus rien n’existera pour ta propre descendance !

Ne défie pas les larmes qui trébuchent sur les tombeaux de mes ancêtres
Que je ne connais plus connais et reconnais mon droit d’expression je t’en prierai
Mais tu ne portes même pas une oreille à tes enfants tachés d’un carré de sang !

Au nord de ma famine, mes barricades se feront revendications !

Je ne suis pas une peau à vendre une nation à suspendre pour l’oublier
Sur le mur d’un salon je te le dis tout de suite
Je ne resterai pas une Crise d’Oka enfermée dans un livre d’histoire de toute façon !

Quand on me regardera
On regardera un peuple uni et debout fort de la force du tonnerre
Mes chants de paix seront la sève de ma survivance fière
Et quand on me regardera
On regardera un peuple uni et debout devant le feu sacré de l’aurore

Je ne resterai pas une Crise d’Oka enfermée dans un livre d’histoire de toute façon !

Et si tu dors, c’est parce que mes chants de paix auront été tes berceuses
Et la sève de ma survivance fière.

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